Le peuplement du Québec : une histoire riche et variée
Au fil de ces pages, vous allez découvrir grâce à l’archéologie, que l’histoire du peuplement du Québec est très riche et variée, faite de migrations et de peuplements successifs, aux traditions culturelles diversifiées.
Même si l’on a souvent tendance à faire débuter l’histoire du Québec par l’arrivée de Jacques Cartier en 1534, l’archéologie nous apprend qu’en réalité, la première occupation du territoire québécois remonte à plus de 10 000 ans! À cette époque, des groupes de chasseurs nomades qui auraient migré lentement de la lointaine Sibérie, alors que le détroit de Béring pouvait se traverser à pied sec, suivent les troupeaux en migration et viennent s’installer sur un territoire fraîchement libéré des glaces et tout juste colonisé par des plantes et des animaux : le Québec d’aujourd’hui.
Il y a 4 000 ans, les populations autochtones et leurs réseaux d’échange sont déjà bien installés. On retrouve, entre autres, des établissements dans le golfe du Saint-Laurent et dans la région des Grands Lacs. À partir de l’an 1000 environ, ou peut-être avant, des liens se développent avec des régions de l’actuel État de New York. Pendant ce temps, des Norois, les fameux Vikings, explorent la côte atlantique. Aucune trace de leur présence n’a encore été retrouvée au Québec.
Vers la fin du 15e siècle, des explorateurs portugais, italiens, français et espagnols arrivent à leur tour, et au 16e siècle, des pêcheurs européens, dont des Basques, traversent en nombre l’Atlantique afin d’exploiter les ressources du Nouveau Monde : la baleine et la morue.
Au début du 17e siècle, le peuplement européen s'amorce lentement. Les efforts de colonisation sont entravés par de multiples conflits, sans compter les difficultés d’apprivoiser ce vaste territoire et son climat extrême. La traite des fourrures prend une place prépondérante dans l'économie de la Nouvelle-France et sert de prétexte à l’exploration des régions éloignées.
L’aube du 18e siècle est marquée par un triomphe : la Grande Paix entre les Amérindiens des Grands Lacs, signée à Montréal en 1701. Mais aussi par des guerres entre les trônes d’Europe qui ont des répercussions importantes sur la survie de la Nouvelle-France. Malgré de nombreuses tentatives de consolider ses acquis territoriaux, la Nouvelle-France tombe aux mains des Anglais en 1760!
Le siècle suivant, malgré quelques faits d’armes qui viennent menacer la stabilité politique du Bas-Canada, se démarque par la colonisation intensive des terres de part et d’autre du fleuve Saint-Laurent et les retombées économiques qui en découlent.
Au 19e siècle, de grandes avancées technologiques amenèrent la construction d’un réseau de canaux et le développement du transport ferroviaire pour compléter les réseaux routiers et maritimes. L’industrialisation et l’urbanisation emboîtent le pas. La région montréalaise, à l’avant-garde de ces initiatives et plaque tournante des réseaux de transport, est reconnue comme le berceau de l’industrie canadienne.
Ce dossier thématique vous propose de découvrir les différentes périodes de peuplement qui caractérisent la préhistoire et l’histoire du Québec et les sites archéologiques qui ont révélés ce passé.
Quelques chiffres avant de commencer…
Savez-vous qu’il existe plus de 9 000 sites archéologiques répertoriés par le ministère de la Culture et des Communications à l’Inventaire des sites archéologiques du Québec? Là-dessus, plus de 60 % sont des sites amérindiens préhistoriques et historiques, 10 % sont des sites inuits et le reste témoigne de l’occupation euro-québécoise.