L'archéologie permet de comprendre le passé de ce site qui a vu évoluer des missionnaires, des paysans et des idéologies. Aujourd'hui, les visiteurs ont la chance de pouvoir découvrir le fruit des interventions archéologique, souvenir tangible de la vie des Augustine et des Récollets.
En 1615, une première communauté religieuse s'installe sur le territoire québécois. Chargés des soins spirituels de la population de Québec, les Récollets se consacrent à l'instruction et à l'évangélisation des peuples autochtones. Ils établissent leur couvent en 1620 au bord de la rivière Saint-Charles. En 1629, à la suite de la prise de Québec par les frères Kirke, les Récollets retournent en France avec Champlain et la majorité des colons. Des parties de la superficie de 200 arpents qui leur a été concédée en 1623 sont alors cédées à des particuliers.
Après une absence de 40 ans, les Récollets reprennent possession de leurs terres et retrouvent leur couvent, devenu inhabitable. Ils construisent alors une église (1671-1673) et un monastère en pierre (1680-1684), désignés sous le nom de Notre-Dame-des-Anges. En 1692, l'évêque Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier (1653-1727) acquiert le couvent des Récollets et y fonde un hôpital général.
En 1693, la direction de cet hospice, qui accueille les pauvres, les malades, les invalides et les vieillards, est confiée aux Augustines de la Miséricorde de Jésus, alors en charge de l'Hôtel-Dieu de Québec. Elles créent une communauté cloîtrée autonome pour le gérer.
Fouiller les sols pour enrichir ses connaissances
En 1977, le classement de l'Hôpital général de Québec marque le début d'importants travaux de restauration. S’entament alors des plusieurs interventions archéologiques, afin de retracer l’histoire de ce complexe hospitalier plusieurs fois centenaire.
Depuis 1982, plus de 15 équipes d’archéologues ont fouillé les sols de l’Hôpital général de Québec, dans plus de 16 interventions archéologiques. N’ayant jamais subi d’incendie, ces bâtiments se trouvent encore dans leur état d’origine, ce qui est remarquable pour une construction de l’époque de la Nouvelle-France.
Aujourd’hui, les Augustines de l’Hôpital général ouvrent leur demeure au grand public. Accompagnés d’un guide-animateur ou d’une guide-animatrice du Monastère des Augustines, les visiteurs peuvent parcourir certaines des plus anciennes ailes du monastère, comme le bâtiment des Récollets, construit dans les années 1680, et la première aile de la communauté, qui remonte à 1737. Il est également possible pour les publics de découvrir le fruit des fouilles archéologiques récentes, ayant mis au jour plusieurs artéfacts, dont certains dateraient de la première moitié du 17e siècle.
Un travail de mémoire
Peu nombreuses et âgées, les Augustines confient maintenant la sauvegarde de leur patrimoine culturel à la société québécoise, suite à la création d’une fiducie d’utilité sociale. La Fiducie voit au développement de projets de mise en valeur en vue de prévoir l’avenir du site du Monastère de l’Hôpital général. Pour le moment, elle développe et consolide notre connaissance du site afin d’en faire apprécier la valeur patrimoniale. Elle profite de deux événements historiques — le premier établissement des Récollets (1620) et l’arrivée des Augustines (1693) — pour offrir à la population d’en faire la découverte. Cette connaissance et cette notoriété influenceront les décisions à venir quant au futur usage du monastère.
Le Monastère de l’Hôpital général de Québec est assurément l’un des plus impressionnants joyaux du patrimoine québécois.
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