Les Iroquoiens du Saint-Laurent ont occupé le territoire qui s’étend du lac Ontario à l’estuaire du Saint-Laurent, jusqu’à l’arrivée de Samuel de Champlain, en 1603. Ils cultivaient notamment le maïs, la courge et les haricots sur des terres fertiles à distance des cours d'eau. Leurs villages étaient fort probablement encerclés de palissades, au sein desquelles évoluaient les familles et leurs activités. En Montérégie, des archéologues suggèrent que les collines rocailleuses auraient été propices à une agriculture particulièrement fertile et un positionnement stratégique au milieu des plaines, à l'écart du fleuve Saint-Laurent et de la rivière La Guerre. Entre 1200 et 1550, plus de 500 individus se seraient établis dans l'actuelle municipalité de Saint-Anicet.
Dans les années 1970, la découverte d'une herminette par le cultivateur François Droulers établit un premier indice sur ce que renferme sa terre. Plusieurs années plus tard, de 1994 à 1999, des recherches archéologiques s'organisent, inspirées de cette découverte fortuite. Les archéologues récupèrent alors plus de 150 000 artéfacts sur une surface d’environ 13 000 mètres carrés, dévoilant ainsi le plus important village iroquoien jamais mis au jour au Québec. La reconstitution de l'ancien village devient possible.
Le Centre d’interprétation archéologique Droulers-Tsiionhiakwatha jouit de l’occasion précieuse de pouvoir partager les données recueillies autour des Iroquoiens du Saint-Laurent au plus grand nombre, de manière accessible et sensible. L’organisme est piloté par conseil administratif mixte, de membres allochtones et autochtones de la nation Mohawk, qui lui ont donné le nom Tsiionhiakwatha, c'est-à-dire «là où l'on cueille les petits fruits». Ensemble, les décideurs parviennent à diffuser un contenu historique et archéologique incomparable pour la province. Chaque fouille donne lieu à des découvertes sans précédent, qui contribue à maintenir le site comme plus grande source d’information au Québec dans la compréhension des sociétés iroquoiennes du Saint-Laurent. Les sols riches de vestiges de constructions, mais aussi de pipes d’argile, vases de céramique et outils divers, permettent d’analyser et d’interpréter ce que pouvait être le quotidien des familles qui ont habité les maisons longues reproduites sur place, à des fins éducatives.
Un patrimoine à partager!
Le rayonnement du site Droulers-Tsiionhiakwatha est grand : chaque année, des dizaines de milliers de visiteurs se rendent en Montérégie pour découvrir l’histoire de l’un des Premiers Peuples, grâce à la reconstitution de maisons-longues, le jardin traditionnel et l’exposition Kionhekwa, qui permet de découvrir le mode de vie des Iroquoiens du 15e siècle de manière ludique. Les élèves du primaire peuvent aussi consolider leurs apprentissages en visitant des maisons longues grandeur nature dont la visite interpelle tous leurs sens, alimentant leur imaginaire bien au-delà des maquettes et dessins de leurs manuels scolaires.
Plusieurs documentaires et tournages cinématographiques ont également lieu dans le village iroquoien de Saint-Anicet, tellement la reconstitution est fidèle à la documentation recueillie par les historiens. La reconstitution du village Iroquoien présentée au site Droulers-Tsiionhiakwatha a de quoi impressionner les visiteurs de tous âges.
Dans le cadre du Mois de l’archéologie, le site organise des fouilles publiques auxquelles les apprentis archéologues de tous horizons peuvent participer. Avec la quasi-certitude d’apporter leur contribution au patrimoine archéologique, les apprentis archéologues découvriront des artéfacts enfouis dans les sols de Saint-Anicet depuis des centaines d’années. Le personnel éducatif animera les fouilles, en compagnie de Maude Chapdelaine, archéologue du centre d'interprétation. De quoi passer une journée inoubliable!
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